ad-dicere
Projet d’installation documentaire alliant photo et vidéo, présenté du 20 au 30 mai 2025-
à la Galerie d'Art du Parc.
« Le mot addiction vient du latin ad-dicere « dire à ». Dans la civilisation romaine, les esclaves n’avaient pas de nom propre et étaient dits à leur Pater familias. Le terme addiction exprime une absence d’indépendance et de liberté, donc bien un esclavage. » – Source : Wikipedia.
UN ESPACE DE RÉFLEXION INTIME
À travers trois œuvres en dialogue, je cherche à recréer des lieux de mémoire et de survie : un abri rudimentaire où des objets choisis suggèrent ce qui peut offrir un semblant de réconfort; un vieux téléviseur, vestige d’une vie passée, diffuse la lettre d’une grande sœur à son petit frère vivant dans la rue, d’une beauté brute et lucide; un canevas d’enfances qui s’entrecroisent et se disloquent sous le poids de la dépendance; puis, le quotidien apaisé d’un musicien ayant retrouvé sa voie au cœur d’un archipel ouvert sur l’horizon. Les installations, pensées à échelle humaine, font appel à la présence, à l’écoute et à la contemplation. Je vous invite à entrer dans ces fragments de vie, à vous laisser porter par les images, les silences, les paysages — à écouter, à ressentir, à reconnaître.
OÙ SE SITUE LE POINT DE RUPTURE?
Fruit d’un long travail de terrain et d’une démarche profondément personnelle, ce projet prend en compte une diversité de points de vue pour raconter les silences, les tensions et l’amour qui subsistent autour des personnes aux prises avec la toxicomanie. Il m’a permis de remettre en question mes jugements et d’inviter le public à faire de même. Comment éviter de réduire une personne en situation de dépendance à cette seule facette de son identité? Pourquoi deux enfants issus d’un même milieu empruntent-ils des chemins si différents — qu’est-ce qui pousse l’un à se réfugier dans la consommation alors que l’autre y échappe? Et parmi ceux qui s’en sortent, quels rôles les proches ont-ils joué? Soutien, catalyseur ou obstacle : leur présence peut être déterminante dans le parcours vers la guérison.
UN PROJET AVEC LA COMMUNAUTÉ
Je tiens à souligner la contribution de l’organisme Point de Rue, qui m’a permis de rencontrer plusieurs personnes ayant vécu la dépendance ou travaillant auprès de cette population, ainsi que toutes celles et ceux qui ont partagé une parcelle de leur histoire, une photo ou un objet, contribuant à la réalisation de ce projet.